Le sud du Vietnam actuel (Annam et Cochinchine ou Huế et Hồ Chí Minh Ville) n’a pas toujours fait partie du territoire vietnamien. En effet, dès le deuxième siècle de notre ère, on pouvait y trouver un royaume aux origines bien différentes de celles des Vietnamiens. Les Chams, du royaume Chăm Pa, étaient d’origine malayo-polynésienne; certains auteurs chinois les décrivaient comme ayant été des personnes à la peau noire, aux cheveux frisés et au nez droit et saillant. Au fil des siècles, leur culture se vit influencée par l’Inde, notamment par la langue sanskrite et les religions hindouiste et bouddhiste; cette culture fut introduite dans le royaume par l’entremise d’immigrants indiens, qu’ils soient de simples aventuriers ou encore des nobles et brahmanes exilés.

L’histoire de ce royaume est marquée par de nombreux affrontements avec les royaumes voisins, notamment les Chinois, les Khmers et les Vietnamiens. Le désir d’expansion territoriale des Chams ne tarda pas à lui attirer les foudres de ses voisins khmers (au sud) et vietnamiens (au nord).

Royaume du Chăm Pa

Le royaume Chăm Pa a joué un grand rôle influent sur la culture vietnamienne. En effet, les Chams étaient un peuple qui avait développé un art qui leur était propre; bien qu’il ait joui des influences à la fois indienne, indonésienne, chinoise voire même musulmane. Les traces de cet art qui persistent jusqu’à nos jours sont des monuments religieux et autres sites qui illustrent bien l’art de ce royaume. Par exemple, le site de Po Nagar, construit entre le VIIe et le XIIe siècle, est un des monuments les plus célèbres de la période chame. La musique vietnamienne a aussi beaucoup été influencée par la culture chame. Comme on peut le voir, le royaume du Chăm Pa n’a pas connu sa fin par la faute d’un manque de culture; il s’agirait plutôt d’un problème économique.

Les Chams n’avaient pas développé de base économique forte; comme ils vivaient plutôt dans les montagnes, ils se nourrissaient majoritairement des produits de la chasse, cueillette et pêche. Plus tard dans leur histoire, ils se consacrèrent plutôt à l’agriculture, cultivant d’abord du riz, puis la canne à sucre, du bananier du cocotier et autres produits. Les vallées du territoire étant très étroites, il devint difficile de parvenir à nourrir le peuple en n’ayant accès qu’à des terres cultivables de modeste superficie. En plus de ces problèmes, les constantes querelles territoriales auxquelles participait le royaume vinrent, à la longue, en amoindrir la puissance pour finalement aboutir à l’annexion totale du royaume par les Vietnamiens.

Po Nagar

Sources bibliographiques :

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