Le Vietnam est un pays qui a vu sa culture s’enrichir et s’épanouir de façon aussi splendide que spectaculaire tout au long de ses 4 000 ans d’histoire. L’influence chinoisela colonisation française, les trente années de révolutions et de guerres et le Ðổi mới (renouveau) ont forgé une culture unique qui, tout en conservant ses valeurs fondamentales et son identité nationale, est allée puiser dans les autres cultures ce qui lui semblait le plus enrichissant.

Mais avant de comprendre la culture du Vietnam, il faut commencer par comprendre ce que signifie “Vietnam”. Le nom de ce pays est composé de deux mots : “Viêt”, qui désigne l’ethnie Viêt, et Nam, qui en chinois signifie Sud. L’ethnie Viêt représentant 86 % de la population de ce pays, le Vietnam est donc le pays des Viêt du Sud.

La langue joue un rôle très important dans la constitution de l’identité vietnamienne. Au 18e siècle, alors que français et chinois se disputaient la place de langue d’enseignement, les Vietnamiens ont créé leur propre écriture à partir de la langue chinoise et de leurs dialectes ancestraux. Bien que la langue vietnamienne soit encore composée à environ 60 % de mots chinois, le Tiếng Việt, avec son orthographe officielle, le quốc ngữ, est une langue à part entière, symbole de l’unicité de leur culture.

L’apport culturel de la colonisation française se remarque essentiellement dans les sciences, notamment les sciences appliquées (électricité, locomotives, etc.), mais il ne faut pas négliger le fait que ce sont également les Français qui ont introduit la notion de l’individu et du “moi” dans la pensée vietnamienne. Le pronom personnel vietnamien tôi, correspondant au “je” français n’existe que depuis les années 1920. Cette notion d’individu, très différente des préceptes confucianistes hérités de la présence chinoise, a permis à l’expression des sentiments intimes et des pensées personnelles de se développer dans la littérature et la poésie.

Les trente années de révolutions et de guerre ont aussi influencé la culture vietnamienne. L’arrivée du marxisme-léninisme au Vietnam était pour Hô Chi Minh un moyen de réaliser l’indépendance de son pays et à l’unifier sans détruire l’identité culturelle de son peuple. La période du renouveau a également apporté son lot d’influences extérieures à la culture vietnamienne en ouvrant le pays aux investissements étrangers. C’est à cette époque que le pays fit son entrée à l’ASEAN (Association des Nations de l’Asie du Sud-est) et à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce).

L’histoire de l’art vietnamien en est une très longue et très riche, ou se mêlent influences chinoises et françaises et caractéristiques uniques du peuple vietnamien. On  retrouve des traces d’activité artistique jusqu’à l’âge de pierre, aux environs de 8 000 avant notre ère. Durant le millénaire de domination chinoise, de l’an 111 avant notre ère à l’an 939 de notre ère, de nombreuses influences culturelles sont passées de la Chine au Vietnam pour venir s’y implanter fermement, et y rester bien après l’indépendance. Notons entre autres les marionnettes et les dragons, qui font maintenant partie intégrante du folklore vietnamien. La musique, elle, laisse paraître certaines influences venant de l’Inde, tandis que l’influence Française se voit plus particulièrement dans les arts modernes et le mélange de l’utilisation de médiums traditionnels comme la soie et la laque avec des techniques européennes apprises dans des institutions comme l’École des Beaux-arts d’Indochine à partir du 20e siècle.

L’artisanat vietnamien touche des domaines aussi variés que la peinture, la musique et le théâtre, mais c’est d’abord par la poterie que l’on peut retracer l’histoire de l’art vietnamien.