Les politiques du Đổi mới, vont être très bien accueillies puisque le Vietnam, qui vient tout juste de se réunifier, va être aux prises avec de graves problèmes économiques. Elles auront un impact majeur sur le développement du pays.

Celles-ci vont lever les contraintes des organisations collectives des paysans. En effet, la collectivisation au nord s’était avérée un échec, c’est pourquoi beaucoup de paysans dans le sud du pays ne voulaient pas que leurs terres soient collectivisées. Le Đổi mới a permis de relancer l’économie. Le domaine de l’agriculture va connaître un essor de la production et de la productivité. En 1980, la production alimentaire par tête n’était que 265 kg (le poids indispensable pour vivre était de 300 kg par tête). En 2001, ce taux a grimpé à 435 kg et a atteint 470 kg par tête en 2003.

Le poids économique mise moins sur l’industrie lourde, mais favorise plus des productions destinées à l’exportation, qui nécessite une main d’œuvre à coût bas : agroalimentaire, textile, confection, cuir. Ces productions totalisent 32,5% de la valeur industrielle du pays. Ironiquement, même si le Vietnam est un pays tropical, il produit aussi des bottes d’hivers ou des équipements de sport d’hiver, dont le hockey. Pour ne pas dépendre trop sur des importations énergétiques, un effort a été investi dans l’industrie de l’énergie : hydroélectricité, hydrocarbures et gaz. Cette industrie permet aussi d’assurer une certaine source de revenus.

Malgré que le taux de croissance a diminué, le PIB par tête d’habitant en dollar américain a connu une hausse significative (sauf une diminution en 2009). Le Tableau 1 vous montre le taux de croissance de 1980 à 2009 et le Tableau 2 vous montre l’évolution du PIB par habitant en dollar américain de 2000 à 2009.

Tableau tiré d’ Histoire du Vietnam contemporain de Pierre Brocheux (2011), pp. 222-223.
Tableau tiré d’ Histoire du Vietnam contemporain de Pierre Brocheux (2011), pp. 222-223.

Investir au Vietnam?

Vrai, le pays a encore quelques problèmes qui le rendent intéressant pour des investissements directs étrangers : pas d’infrastructure nécessaire au développement économique, télécommunications pas assez développés, lourde bureaucratie, un certain sentiment d’antipathie vis-à-vis les États-Unis. Cependant, il a beaucoup d’autres facteurs attrayants pour les multinationales: une réforme économique positive, une certaine stabilité politique, un marché important pour la région de l’Asie, un marché domestique intéressant et les hommes d’affaires et les employés du gouvernement sont directs.

Présentement, le Vietnam est considéré comme un des « dragons d’Asie » aux côtés de la Corée du Sud, de Taiwan, de Hong Kong et de Singapour. C’est encore un « dragon dormant », mais il est en train de se réveiller. La montée en puissance de la Chine rend les investisseurs étrangers plus réticents à investir dans le pays, surtout avec l’augmentation du coût de la nouvelle main-d’œuvre chinoise. Le Vietnam devient la nouvelle cible des investissements étrangers, car sa main-d’œuvre est plus bon marché et est nombreuse.

Suggestion de lecture :

 “Vietnam: structures politiques et ouverture économique“, Xavier Faraire, 27 novembre 2009

 “Un pays en rattrapage“, Félix Pepin, 27 novembre 2009

  “Un capitalisme socialiste?“, Hoai An Tran, 10 décembre 2009

Sources bibliographiques:

BROCHEUX, Pierre (2011). « Le Doi Moi et la dynamisation de l’économie vietnamienne », dans Histoire du Vietnam contemporain : la nation résiliente, Paris, Fayard, pp. 221-223.


Pour apprendre plus en détails sur un sujet en particulier de l’économie vietnamienne